« Retour

LA SYMPTOTHERMIE : UNE ALLIEE POUR TOMBER ENCEINTE ?

  

La méthode de symptothermique ou symptothermie te permet par l’auto-observation de repérer le début et la fin de la période fertile du cycle menstruel et d’utiliser les données recueillies à des fins de contraception, de procréation ou de connaissance de ton corps. Longtemps ignorée ou dénigrée, il s’agit pourtant d’une méthode qui, utilisée à bon escient, recèle des qualités appréciables.


La symptothermie est classée par l’OMS dans les méthodes dites « méthodes naturelles de régulation des naissances » (FAB, FAB’S, FABM pour fertility awareness-based methods of family planning). Elle combine notamment la mesure de la température corporelle, l’observation de la glaire cervicale (méthode Billings) et au besoin la palpation du col de l’utérus.

L’auto-observation permet de repérer avec fiabilité le début et la fin de la phase fertile du cycle menstruel et d’éviter des relations sexuelles non protégées ou au contraire de les favoriser si une grossesse se fait attendre. Pour la contraception, des marges de sécurité suffisantes sont prévues, qui seront d’autant plus importantes que les cycles sont irréguliers ou les observations incomplètes. Ces dernières décennies, la méthode a été fortement discréditée dans le milieu médical et en éducation sexuelle. L’amalgame avec d’autres méthodes naturelles moins efficaces a si bien réussi que dans les représentations collectives c’est la méthode Ogino-Knaus1, hautement inefficace dans son utilisation usuelle, qui désigne à elle seule toutes les méthodes dites « naturelles ».

Pourtant, lorsqu’elle est bien utilisée, la symptothermie connaît une efficacité et une utilité remarquables.

 

Fertilité, principes de base


Tant qu’une femme n’a pas une connaissance approfondie de son cycle, toute relation sexuelle non protégée est à risque de grossesse et il est important de le dire et de le répéter en éducation sexuelle. En réalité, seul environ un tiers du cycle menstruel est fertile. En dehors des phases fertiles le col de l’utérus est fermé par un bouchon muqueux épais, il a une consistance ferme et a une position basse dans le vagin. Au contact avec l’acidité du vagin, les spermatozoïdes meurent dans l’heure.

Le col s’ouvre, se ramollit et remonte dans le vagin en phase fertile pré-ovulatoire. Sous l’effet des œstrogènes, le bouchon muqueux épais se liquéfie sur quelques jours en une glaire cervicale de plus en plus fertile, d’abord peu élastique et pâteuse, puis de type « blanc d’œuf cru » très extensible. L’alcalinité de la glaire permet aux spermatozoïdes de remonter rapidement vers les cryptes du col et dans l’utérus et de survivre 5 jours maximum. Lorsque le follicule dominant dans l’ovaire libère un ovule, celui-ci n’est fécondable que dans les 24 heures.

En phase post-ovulatoire la glaire disparaît, le follicule dominant devient le corps jaune et sécrète de la progestérone, qui fait augmenter la température basale du corps de 0,2 à 0,3°C jusqu’aux prochaines règles. Seule une augmentation de la température permet d’attester de manière certaine que l’ovulation a eu lieu et on ne peut parler de vraies règles que dans ce cas. Si des saignements surviennent sans augmentation de température préalable, il peut s’agir de saignements péri-ovulatoires ou d’un cycle anovulatoire.

 

Fertilité et sympthothermie


Tu peux noter ses observations sur un « cyclogramme » en papier ou dans une application spécifique et fiable jusqu’à ce que la période infertile soit déterminée de manière certaine. Elle est attentive à la présence de glaire cervicale qu’elle ressent ou voit sur ses organes génitaux et prend sa température basale le matin avant de se lever avec un thermomètre à deux décimales, de préférence par voie vaginale ou rectale pour la contraception. Elle note les événements susceptibles d’avoir un impact sur la température (refroidissements, médicaments, etc.).

Elle peut effectuer une autopalpation du col si la glaire cervicale est difficile à identifier. Lorsque la glaire filante s’est transformée en glaire épaisse et que la température a augmenté plusieurs jours suivant des critères précis, une fécondation n’est plus possible, la fenêtre de fertilité est fermée.

Cette deuxième phase est habituellement constante pour une femme donnée, 12 à 16 jours en moyenne alors que la phase pré-ovulatoire peut avoir une durée très variable. La première année d’utilisation, cette dernière s’ouvre dès le 6ᵉ jour du cycle par mesure de sécurité même si le processus fertile n’est repéré que plus tard.

 

Un soutien naturel à la procréation

En matière d’infertilité, la symptothermie est également très utile lorsque l’investigation n’a trouvé aucune cause médicale, elle soutient avec des moyens simples les chances de procréation du couple en ciblant les relations sexuelles. Elle permet de récupérer une part de maîtrise de son corps et d’estime de soi souvent mise à mal quand la grossesse tarde. L’analyse des cyclogrammes peut mettre en évidence des déséquilibres tels un déficit en progestérone, une faible qualité de la glaire ou une possible hypothyroïdie, et de réorienter la femme vers son gynécologue.

 

La question de l’efficacité


Manhart (2013) relève que très peu d’études de qualité suffisante existent sur les méthodes naturelles. Il met en évidence que le haut taux d’échec habituellement rapporté (Indice de Pearl : 25 grossesses/année-femme) est dérivé d’enquêtes périodiques aux Etats-Unis qui incluent les femmes pratiquant leur version personnelle de l’abstinence périodique, parfois très éloignée des recommandations – jusqu’à 86% des répondantes (Manhart, 2013).

Les médecins et les conseiller·ère·s des centres de santé sexuelle et plannings familiaux constatent indubitablement ce fait. Une étude de cohorte allemande importante (portant sur 900 femmes utilisant la symptothermie et plus de 17 000 cycles) met toutefois en évidence un indice de Pearl de 0,4 en utilisation parfaite (abstinence constante pendant les phases fertiles) et de 1,8 en utilisation typique (Frank-Herrmann, 2007).

Les auteurs ont été surpris de constater qu’il n’y avait pas plus d’échecs chez les couples utilisateurs de méthodes barrière que chez ceux pratiquant l’abstinence en phase fertile. Ils en déduisent que les connaisseur·euse·s de la méthode sont plus susceptibles d’utiliser des préservatifs en phase fertile avec constance. Etonnamment, il n’y a eu que 7,5% de grossesses chez les personnes qui ont eu des relations sexuelles sans protection en phase fertile, taux bas qui pourrait être expliqué par le fait que certains couples n’ont pris que des « risques mesurés » en phase fertile. En outre, seules 9,2% des femmes ont été insatisfaites de la méthode et l’ont arrêtée.

Les auteurs en concluent que la méthode symptothermique est hautement acceptable et efficace lorsqu’elle est suivie dans les règles de l’art avec constance.

Seule une augmentation de la température permet d’attester de manière certaine que l’ovulation a eu lieu.


Indications et contre-indications


Comme pour toute méthode contraceptive, il est donc important que la symptothermie soit un choix personnel et éclairé. Sa compréhension est aisée pour la majorité des femmes mais elle requiert une forte motivation et implication, qui seront les meilleurs garants d’une vigilance contraceptive.

Elle n’est à l’évidence pas à recommander dans les situations de fragilité psycho-sociale ou l’apprentissage, la régularité de l’observation ou une protection systématique en phase fertile seraient difficiles. De même s’il y a présence d’une pathologie qui rendrait toute grossesse à haut risque. La participation du partenaire est essentielle, ce qui suppose une adhésion à l’abstinence ou une utilisation aisée des préservatifs.

 

Prend soin de toi et de tes proches !

Awa Phyto'Âme, ta thérapeute holistique à distance

Décembre 2023